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La victimisation...un mal qui en dit long !


Et si on en finissait avec Œdipe ?

Lucile, une deuxième lettre ? Eh bien oui ! Cette semaine de reprise a été incroyablement inspirante, c'est le moins qu'on puisse dire ! Est-ce mon départ imminent de Meta en juin prochain ou plutôt un regard plus affiné, plus analytique, sur les publications qui évoluent jour après jour, en parallèle avec mon apprentissage constant du métier de musicothérapeute ? Un peu des deux, en réalité ! Toujours est-il qu’après cinq ans passés sur ces réseaux, je n'ai plus aucune envie de suivre un quelconque diktat concernant la mise en place d’un calendrier éditorial. Ces itinéraires naissent et murissent au fil des échanges avec mes patients, avec d'autres professionnels ou alors de mes seules pensées que je préfère donc consigner ici avec le plus de véracité possible.


Et depuis quelques temps, un mot semble apparaitre plus qu'un autre : celui de victimisation. Loin d'être un mot-valise, ce terme se voit aujourd'hui affublé d'une connotation qu'il me semble important d'étayer et de fouiller afin d'y voir plus clair à la fois dans notre positionnement parental, mais avant tout professionnel.



 

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Alors bonne lecture à tous et surtout, bon dimanche !


 


La vulgarisation de la victimisation et l'intégrité des émotions


Le terme victimisation a été selon moi détourné, vidé de son sens profond. Loin d’être un concept qui permettrait de comprendre la douleur d’autrui, il est devenu une étiquette, un jugement rapide, une manière de dévaloriser ceux qui osent parler de leur souffrance. Un mot qui, trop souvent, cache un refus de la reconnaître, de la comprendre.


En réalité, est-ce véritablement vulgaire de dire “je souffre” ? Pourquoi cette tendance à minimiser, voire à faire taire la douleur de l’autre, comme si elle était un défaut ? Cette attitude est pour moi le reflet d’une société qui, au lieu de s'interroger sur les causes profondes de la souffrance, préfère offrir des solutions superficielles. Et à force de vouloir simplifier et rationaliser la souffrance humaine, tout devient une question de résilience et de force, jusqu'à perdre toute authenticité.


Cette posture est d’autant plus flagrante dans nos pratiques sociales et éducatives, où une vision réductrice des émotions domine. Nous créons des névroses de persécution en croyant à tort qu’il faut discipliner, corriger et punir ceux qui ne se conforment pas à l’idéal que nous avons imaginé. Nous reproduisons des schémas de violence insidieuse, sous couvert d’une éducation coercitive, croyant qu’il est nécessaire de « discipliner » l’enfant/l'adulte pour en faire un être docile, un être conforme. Et pourtant, cette violence, cette non-écoute, ne sont rien d’autre que des répliques des modèles parentaux que nous avons reçus sans pouvoir les questionner, souvent trop jeunes et conditionnés pour cela.


La posture du "parent en colère" une reproduction de la violence


Ce qui me frappe, c'est que cette violence éducative n’est pas qu’une violence physique, mais une violence symbolique, qui se cache dans la manière de réagir aux émotions de l’enfant. L’entêtement d’un enfant, perçu comme une rébellion, comme un défi, déclenche chez certains parents une colère qui, loin de viser à comprendre, cherche à rétablir un pouvoir. C’est là que se joue un véritable piège : en punissant ou en corrigeant l’enfant pour sa résistance, on ne fait que reproduire un schéma de soumission. L’enfant est punissable parce qu’il ose exister en dehors des attentes imposées par la figure parentale, qui elle-même a intégré un modèle de domination, d’autorité et de contrôle, souvent héritée de ses propres éducateurs.


Alice Miller, dans ses travaux, met en lumière ce processus qui est en réalité une reproduction de violence structurelle. Selon elle, cette manière d’imposer une discipline rigide, d’interdire l’expression authentique des émotions et de ne pas chercher à comprendre la souffrance de l’enfant est une des sources de maladie psychologique. La violence, qu'elle soit physique ou psychologique, la non-écoute, l’incapacité à voir l’enfant pour ce qu’il est, à reconnaître ses émotions comme légitimes, sont autant de germes de névroses.


Il semble qu'au fur et à mesure que l'on se rapproche de l'époque moderne, la mutilation, l'exploitation et la persécution physiques de l'enfant aient été supplantées par une cruauté psychique, que l'on peut en outre présenter sous la dénomination bienveillante et mystificatrice d'"éducation" […] Par la suite, le besoin de l'amour parental interdit également à l'enfant de se rendre compte du traumatisme qui persiste souvent une vie entière, caché derrière l'idéalisation des parents établie dans les premières années. […] Si la conviction que les parents ont tous les droits sur lui et que tout cruauté - consciente ou inconsciente - est l'expression de leur amour reste si profondément enracinée dans l'homme, c'est quelle se fonde sur l'intériorisation des premiers mois de la vie, de la période de la séparation de l'objet. - Alice Miller, C'est pour ton bien, p.21

Il apparait donc que cette vision réductrice de l’éducation, qui cherche avant tout à faire de l’enfant une créature parfaite, n’est ni plus ni moins qu’un conditionnement pour maintenir l’ordre, pour reproduire un modèle d’autorité implacable.


Les réseaux sociaux : infantilisation et violence symbolique




Ce phénomène de violence symbolique ne se limite pas au cadre familial. Il trouve aussi un terrain fertile au cœur des réseaux sociaux, où la quête de validation, de pouvoir et de domination se joue sous des formes subtiles mais tout aussi destructrices. Si, dans l’éducation, nous avons ce modèle parental autoritaire, dans les réseaux sociaux, nous avons le même mécanisme d’infantilisation. En créant des communautés de pensées homogènes, où tout individu qui ne se conforme pas à la norme est rejeté, insulté ou banni, nous continuons à exercer une forme de violence symbolique.


Les réseaux sociaux, loin d'être des espaces d'échanges authentiques, sont devenus des lieux où l’opinion majoritaire se renforce par l’élimination de ceux qui ne rentrent pas dans le cadre. Si tu ne penses pas comme moi, tu n’as pas ta place ici. C'est un monde dans lequel l’individualité, la diversité des pensées et des émotions se trouvent écrasées sous une pression de conformité.


Et là encore, nous observons ce même phénomène : une colère en surface, une violence verbale déguisée en authenticité, une souffrance qui ne se veut pas comprise mais dominée.


Notre devoir : reconnaître l'émotion dans sa pluralité


En tant que thérapeutes, notre rôle n’est pas de minimiser, de juger ou de simplifier la réalité complexe de l’individu. Au contraire, il consiste à ouvrir un espace où l’émotion peut exister dans toute sa diversité. Chaque personne a son propre chemin, son propre vécu, et c’est en reconnaissant cette spécificité qu’on peut vraiment aider à guérir. Accueillir l’émotion sans l’instrumentaliser, sans la réduire à une formule prêt-à-penser, est à mon sens la seule manière de permettre à l’autre de se retrouver, d’avancer.


Quand l'autre souffre, je souffre. Les Kogis, connus aussi sous le nom de la tribu Kagaba, les Dineh, ou encore les Lakotas, semblent l’avoir compris depuis des siècles, pour ne citer qu’eux. On pourrait aussi évoquer l'exemple souvent cité (peut-être parfois à l'excès ?) de la Suède et de sa capacité à répondre aux maux de l'enfant avec bienveillance, sans recours à la violence. Mais mentionnons également les Himbas, en Namibie, qui puisent dans la pratique musicale une forme d'éducation non coercitive et profondément communautaire.


Cependant, une précision s’impose : pour les prochaines citations, je vous invite à faire preuve d’ouverture d’esprit. Il est important de comprendre que celles-ci reflètent la vision du monde de peuples différents, et ne sont en aucun cas une expression de mes propres croyances, qui restent personnelles. Néanmoins, je les trouve suffisamment éclairantes et représentatives de ce que j’essaie de mettre en lumière dans cet article, et de ce qui guide ma pratique professionnelle au quotidien.


Chez les Dineh, "lorsqu'une personne se sent mal, physiquement, psychologiquement, spirituellement, il est possible qu'une cérémonie s'organise toute affaire cessante, raconte Lorenza Garcia. Toutes les activités s'arrêtent et la famille proche, le système clanique auquel elle appartient, avec l'homme-médecine vont procéder à une orchestration collective où seront mis en place la logistique de la nourriture, du bois pour le feu, des cadeaux pour les familles et amis participants, des rituels de guérison. Durant la cérémonie, patient et homme-médecine seront ensemble durant plusieurs jours et nuits selon les rites de guérison. Entouré de sa famille et de ses amis qui partageront sa renaissance, vivre ensemble l'intime et le partage permettra de restaurer l'harmonie du patient au sein de sa famille, des clans, de la communauté comme au sein de l'univers. Et c'est vrai aujourd'hui encore : vivre entre tradition et modernité n'est pas un problème pour eux dans le sens où le mal-être d'une personne appartient au mal-être de la communauté. Guérir un individu, c'est prendre en considération cette notion qu'ils nomment l'interdépendance." - Frederika Van Ingen, Ce que les peuples racines ont à nous dire : de la santé des hommes et de la santé du monde, p.103

En prenant le temps de panser la blessure de l'autre, non pas par un geste égocentrique, mais véritablement tourné vers lui, je me guéris tout autant. C'est dans cet échange que réside la véritable force : l'autre ne souffre pas dans l’indifférence, mais dans une connexion qui nourrit l'ensemble. C'est pourquoi chaque action peut être suspendue à tout moment, pour tendre la main à celui qui souffre. Ici, il n'est pas question de victimisation. Les Dineh, ont compris que c’est en intervenant auprès de l’autre que la société reste unie, que la solidité de la communauté se maintient et que l’on peut continuer à avancer ensemble.


Pour les Lakotas, l'homme est en résonnance avec l'univers, et sa bonne santé provient du fait qu'il va pouvoir créer l'harmonique d'abord en lui, entre ses différents niveaux de conscience, et entre lui et sa nation, et entre lui et le monde. Chez nous cela rejoint la pensée pythagoricienne de l'harmonique des sphères, précise Marie-José la philosophe. C'est vraiment un harmonique au sens musical du terme : le but n'est pas de créer un seul son, mais un son harmonieux fait de plusieurs sons. cela crée l'accord parfait entre l'homme et lui-même, entre lui et l'autre, et avec le monde, car parenté ne signifie pas "fusion" : chacun garde sa forme spécifique, chacun est comme une note de la vie, et les harmoniques émergent lorsque plusieurs "sons" spécifiques collaborent pour cocréer une harmonie. Mais ces divers "sons" peuvent aussi - on le voit - être en dissonance, et créer des sons agressifs et dysharmonieux" - Frederika Van Ingen, Ce que les peuples racines ont à nous dire : de la santé des hommes et de la santé du monde 

C’est pourquoi, il est important de prendre le temps d’accueillir les émotions sans les juger, sans chercher à les réprimer. Chaque émotion, chaque souffrance, mérite d’être entendue, reconnue dans sa pleine légitimité. Et c’est en prenant ce temps d’écoute véritable que nous permettons à l’autre de se reconstruire, loin des modèles de violence, de domination et de rejet. Parce qu’en fin de compte, la souffrance n’est ni vulgaire, ni injustifiée. Elle est humaine, et elle mérite notre attention et notre compassion.


La complexité de voir l'enfant tel qu'il est et le piège des attentes sociétales


Dans l’accompagnement des mères, il m’est souvent donné de constater une difficulté profonde à voir l’enfant dans sa réalité, tel qu’il est, dans toute sa singularité et sa vulnérabilité. Ce n'est pas simplement une question d'attachement ou d'amour maternel, mais une question plus complexe d'identification et de projection. En tant que société, nous avons tendance à nous accrocher à des idéaux parentaux qui souvent ne correspondent pas à la réalité de l’enfant, et c’est là que réside un véritable défi.


Les mères, comme bien d’autres figures parentales, se trouvent piégées entre une image idéalisée de ce que l’enfant devrait être et la réalité d’un enfant parfois capricieux, difficile, incompris. Cette tension entre le réel et l’imaginaire est un fardeau de taille. Elles se voient souvent incapables d’accepter la simplicité de ce qu’elles voient : un enfant, dans toute sa beauté imparfaite. L’enfant devient alors un projet, un défi à relever. Chaque crise, chaque "comportement inacceptable" semble être un échec personnel, une remise en question de leur compétence. Et c’est là que commence la violence symbolique, cette violence insidieuse que l’on inflige parfois sans même en avoir conscience.


Mais ce phénomène ne se limite pas aux mères. Si l’on s’attarde à la condition des pères, un autre piège se dessine. Les attentes imposées aux hommes — cette vision de la virilité, de la force et de l'indépendance — font qu’ils sont souvent pris dans un carcan tout aussi rigide. L'homme ne doit pas montrer sa vulnérabilité, sous peine de perdre son pouvoir ou sa légitimité. La société lui impose un rôle de fort, celui qui protège, celui qui réprime ses émotions. Lorsqu'un homme ose exprimer sa vulnérabilité, sa sensibilité, il se voit parfois affublé de qualificatifs peu élogieux : “faible”, “manque de caractère”, “trop émotif”. Ces stéréotypes agissent comme des freins puissants à une véritable compréhension et une reconnaissance de soi.


Ce qui est troublant, c’est que ce modèle de virilité exacerbée et de féminité soumise à la perfection se recoupe dans de nombreux contextes, y compris dans le rôle de parent. L’homme ne peut pas pleurer, la mère ne peut pas être défaillante. Pourtant, c’est dans l’acceptation de nos failles respectives que l’équilibre parental, et humain, se crée. C’est la complémentarité des différences, et non leur suppression, qui permet une parentalité riche et saine.



L'importance de la reconnaissance de l'autre, au-delà des rôles sociaux


Ce que nous oublions souvent, dans nos discussions autour de l’éducation ou de la parentalité, c’est que la reconnaissance de l’autre passe par la possibilité de le voir tel qu’il est. Non pas tel qu’on voudrait qu’il soit pour répondre à des attentes sociales ou familiales, mais tel qu’il se présente dans toute sa vulnérabilité, dans toute sa vérité. Cette reconnaissance de l’autre, qu’il soit enfant ou adulte, passe par un effort de compréhension qui dépasse les rôles de genre, les normes et les injonctions sociales.


Il devient impératif de sortir de cette vision binaire, qui enferme l’homme dans la violence et la femme dans la soumission à des idéaux de perfection parentale. Car derrière ces étiquettes et ces attentes, il y a des humains en souffrance, des individus pris au piège de leur propre image. Nous ne pouvons pas pleinement accompagner l’autre, que ce soit un enfant ou un partenaire, sans nous affranchir de ces jugements préconçus.


Le chemin vers une véritable parentalité, et une société plus humaine, passe par l’acceptation des émotions et de la vulnérabilité des uns et des autres. Les mères doivent pouvoir reconnaître que leur enfant est un être complexe, ni tout noir, ni tout blanc, mais humain. Les pères, eux, doivent être autorisés à ressentir, à pleurer et à se montrer vulnérables sans que cela remette en question leur légitimité en tant que figures paternelles. Ce n’est que lorsque les parents pourront réellement se voir et se reconnaître dans leurs fragilités, que l’enfant pourra être vu pour ce qu’il est, et non ce qu’on attend de lui.


La déconstruction des stéréotypes de genre au service de la parentalité


Ce qui se joue ici dépasse la simple question de genre. C’est une question de société, de vision de l’humain. La parentalité, dans toute sa richesse, ne doit pas être une scène de théâtre où chacun joue un rôle imposé. Ni le parent fort ni le parent fragile ne doivent être des caricatures de ce qu’ils sont réellement. Chacun, homme ou femme, doit pouvoir être, à la fois, un parent aimant, un parent sensible et protecteur, un parent écoutant et écouté. En d’autres termes, la parentalité ne doit pas être un jeu de pouvoir, mais un lieu de compréhension mutuelle, où les émotions de chacun sont respectées et accueillies.


Je trouve que les réseaux sociaux, dans cette dynamique, amplifient encore cette pression, créant des images parentales figées, idéalisées, souvent inaccessibles. Ces modèles numériques participent à l'infantilisation des adultes, dans une société où chacun se compare constamment à l’autre, créant une rupture avec la complexité réelle de la relation humaine.



Il me semble donc essentiel de rappeler que ce n’est pas la perfection qui devrait être recherchée, mais l’authenticité et surtout la capacité à accueillir la pluralité des émotions humaines, dans toute leur complexité.


Cet itinéraire vous a plu ? Vous a donné envie d'échanger ? Discutons-en commentaire :)



 

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  • C'est pour ton bien - Racines de la violence dans l'éducation de l'enfant, Alice Miller (1994)







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